Mémoire de Thonier – Maxime Toupin

Mémoire de Thonier – Maxime Toupin

Au-delà des résultats, des saisons qui défilent et des générations qui se succèdent, l’US Concarneau est avant tout une histoire d’Hommes, de visages et d’instants qui demeurent gravés dans la mémoire collective. Avec « Mémoire de Thonier », nous souhaitons raviver ces souvenirs, mettre en lumière celles et ceux qui ont contribué à forger l’identité du club, et transmettre aux supporters d’aujourd’hui le parfum des époques qui ont construit notre histoire.

Parmi les moments marquants de l’histoire récente de l’US Concarneau, certaines épopées en Coupe de France restent gravées dans la mémoire des supporters : de l’exploit face au FC Nantes en 2009 (3-0) au quart de finale contre l’En Avant Guingamp en 2014-2015. Des saisons où un groupe de joueurs, portant les valeurs de l’US Concarneau, a su s’inviter parmi les grands, offrant à la ville des instants marquants.

Pour ce nouvel épisode de Mémoire de Thonier, nous avons choisi de revenir sur cette période charnière avec un homme qui l’a vécue de l’intérieur : Maxime Toupin. Joueur emblématique de l’USC de 2009 à 2022 et acteur de ces exploits historiques, il nous raconte l’état d’esprit du groupe, les émotions sur le terrain, l’ambiance des vestiaires, mais aussi la vie quotidienne d’un club qui, à chaque Coupe de France, se transcende et fait vibrer toute une ville.

Tu arrives à l’US Concarneau en 2009. Comment as-tu vécu ce match face au FC Nantes et quel souvenir en gardes-tu aujourd’hui ?

C’était tout simplement mon tout premier match de Coupe de France. Avant ça, je n’avais connu que la Coupe Gambardella, et au FC Lorient j’évoluais avec la réserve d’un club professionnel. Ce match-là, je l’attendais vraiment avec impatience. Quelques mois auparavant, j’étais venu au stade en tant que spectateur pour Concarneau – Lyon, et pouvoir voir les copains Guillaume Jannez et Jérémy Drouglazet.

Face à Nantes, il y a eu une montée en adrénaline incroyable. On est arrivés assez tôt au stade, l’horaire était similaire à celui de dimanche, et on voyait les tribunes se remplir petit à petit pendant l’échauffement. À la sortie des vestiaires, c’était fou : énormément d’émotions, des frissons… Pour une première en Coupe de France, c’est difficile à expliquer avec des mots.

On essaie d’en profiter, mais sans vraiment profiter non plus, parce qu’en face il y a une belle équipe de Ligue 2, avec de grands noms. Ce qui me marque encore aujourd’hui c’est le premier but, tout le stade explose. Ce sont des images et des sensations qui restent gravées à jamais.

Quelques années plus tard, tu es de nouveau là, cette fois face à l’En Avant Guingamp. Comment compares-tu ces deux aventures en Coupe de France ?

Ce sont deux parcours et deux contextes très différents. Le match face à Nantes arrive dès le septième tour, c’est encore tôt dans la compétition et, quelque part, on n’a pas vraiment le temps de mesurer pleinement ce qu’on est en train de vivre.

Le parcours jusqu’au quart de finale est tout autre. On élimine d’abord deux équipes professionnelles, Niort puis Dijon, à domicile, dans un stade plein, puis il y a la victoire face à Croix en huitième. À chaque tour, l’engouement grandit un peu plus.

Arrivé au quart de finale face à Guingamp, on fait presque abstraction de tout ce qu’il y a autour. On se concentre uniquement sur le terrain. Les émotions sont énormes, mais différentes de celles vécues en 2009. Contre Nantes, c’était une première, une découverte. Contre Guingamp, c’est un quart de finale de Coupe de France. Ce sont deux moments forts, deux émotions incroyables.

Ce match face à Guingamp, je le vois vraiment comme un bonus. À ce stade-là, être en quart de finale, c’est déjà exceptionnel.

En tant que joueur, comment expliques-tu cette relation si particulière entre l’US Concarneau et la Coupe de France ?

Pour moi, la Coupe de France, c’est tout simplement l’âme de Concarneau. Il y a tout ce qui va avec : les souvenirs, les émotions, les épopées passées par les plus anciens. Même ceux qui ne les ont pas vécues les connaissent, et ici, les Concarnois attendent cette compétition avec impatience chaque saison.

On le ressent vraiment au stade. Dès les 32es de finale, l’engouement est là. Les adversaires savent que venir jouer à Concarneau n’est jamais simple. En 2009 face à Nantes, puis plus tard contre Dijon ou Niort, les conditions étaient difficiles, il y avait de la gadoue partout, mais le stade était plein à craquer. Les supporters étaient serrés les uns contre les autres, parfois à trois sur un même siège.

Cette Coupe de France transcende tout : les joueurs, le club, mais aussi toute la ville. C’est ce qui fait sa magie ici à Concarneau.

Quel est le sentiment, à cette époque, d’être amateur et d’affronter des joueurs professionnels ?

C’est justement dans ces moments-là que tu te donnes à fond, parce que tu n’as rien à perdre. Tu es le petit, l’outsider. Toute la pression est de l’autre côté.

Nous, la semaine, on se lève le matin pour aller travailler, on emmène les enfants à l’école, et le soir on va à l’entraînement pour simplement taper dans le ballon et prendre du plaisir. Le week-end, on joue notre match. En face, les professionnels vivent football tous les jours, c’est leur métier, leur quotidien.

Ce sont vraiment deux mondes totalement opposés, et c’est aussi ce contraste qui rend la Coupe de France si spéciale.

Quelles sont, selon toi, les valeurs qui permettent à l’équipe de se transcender en Coupe de France ?

C’est, avant tout, l’âme du club. L’US Concarneau vit pour ces moments-là, pour ces rencontres qui restent dans les mémoires. Et puis, il y a ce public si particulier à Guy Piriou, ce week-end ce sera 2 500 personnes surexcitées, qui attendent ce rendez-vous depuis longtemps. Cette énergie, elle galvanise forcément les joueurs.

L’état d’esprit joue un rôle central. Il y a aussi la dynamique du moment : par exemple, onze matchs invaincus pour l’USC, un FC Nantes en difficulté… Cela rappelle beaucoup de points du match que nous avons vécu il y a seize ans. C’est ce mélange d’âme du club, de public et de contexte qui permet de se donner sur le terrain.

Lors du dernier 32e de finale face à Bastia, tu étais joueur et buteur. Quel souvenir gardes-tu de cette rencontre ?

C’est un match particulier, ça reste un 32e, même si j’ai marqué, on a malheureusement perdu. On affrontait Stéphane Rossi, qui entraînait Bastia à l’époque et qui est aujourd’hui notre coach à Concarneau. Donc on peut dire que c’est un joli coup du destin !

Rejouer un 32e de finale sept ans plus tard avec le même entraîneur, mais cette fois pour Concarneau, c’est un drôle de clin d’œil. C’est à lui de faire le boulot ! Et je suis sûr qu’il saura nous qualifier pour le tour suivant histoire de nous rendre la pareille. (rires)

Avec le recul, quel regard portes-tu sur les parcours de l’US Concarneau en Coupe de France ?

On regarde toujours ces parcours avec beaucoup de fierté, et un petit clin d’œil aux nouvelles générations qui continuent à écrire l’histoire du club. On garde en tête ces moments forts, et en tant qu’anciens joueurs, on reste aussi supporters.

Chaque année, on a envie de revivre ces émotions de Coupe de France. Ces dernières saisons, il y en a eu un peu moins, malheureusement, mais on suit les copains qui tapent la balle pour nous. Et si ce week-end ils gagnent, on sera comme des fous ! On se remémorera alors les fameuses troisième mi-temps de l’époque… mais cette fois, en tant que supporters.

Le parcours de la coupe de France 2009

  • Troisième tour : Ergué Gaberic 0-6 US Concarneau
  • Quatrième tour : Plouhinec 0-1 US Concarneau
  • Cinquième tour : US Concarneau 2-0 Lannion FC
  • Sixième tour : US Montagnarde 0-1 US Concarneau
  • Septième tour : US Concarneau 3-0 FC Nantes
  • Huitième tour : Stade Plabennecois 2-0 US Concarneau
Archive Le Télégramme

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